Agenda littéraire

Alexandre Daubisse (EV)
/ Catégories: 2014, Société, Santé

Faire face au deuil par la création d’images

Soigner autrement avec l’art thérapie

Nathalie Brissette-Chenery en session

Nathalie Brissette-Chenery en session

Photo: Alexandre Daubisse (2014)

Nathalie Brissette-Chenery est orthopédagogue de profession. Depuis quelques mois, elle est également art thérapeute et propose un atelier se déroulant du 30 octobre au 4 décembre 2014 à Regina. Cette session sur 6 semaines est gratuite et peut accueillir 5 participants maximum. 

L’art thérapie. De quoi s’agit-il?

Nul besoin d’être un artiste pour s’engager dans l’art thérapie et en constater les bienfaits. Vous venez comme vous êtes. Il s’agit d’une forme d’expression qui ne passe pas non plus par les mots. Il n’y a donc pas de barrière de la langue entre l’art thérapeute et les participants (qui parfois sont locuteurs de langues autres que le français ou l’anglais ou qui souffrent de traumatismes qui empêchent de verbaliser les maux) pour la partie essentielle de l’exercice, celui d’exprimer ses émotions, même si ensuite il y a une partie d’analyse avec le thérapeute.

Pour se lancer dans l’art thérapie on peut utiliser toute sorte de matériaux. Il n’y a aucune restriction, l’imagination a libre cours. On peut pratiquer cela à l’extérieur, les options sont illimitées. On prend ce qu’il y a dans la nature pour faire des créations en lien avec sa vie personnelle. C’est une activité qui requiert de la spontanéité. On appelle cela la création d’images et d’objets d’arts spontanée.

Lorsque le patient a terminé sa création, il procède à son analyse main dans la main avec le thérapeute. On recherche le sens de ce qui a été créé en prenant en compte plusieurs aspects de la vie de la personne. On ne s’arrête pas à l’image. 

À qui est-ce destiné?

L’art thérapie s’adresse à tout le monde, sans distinction d’âge ou autres. Cette forme de traitement est en pleine évolution et est de plus en plus reconnue dans le monde médical, notamment en psychiatrie. En Grande-Bretagne, le système de santé rembourse les sessions et en France cette pratique se développe énormément. Si l’Europe est à la pointe, l’Amérique du Nord n’est pas en reste puisque l’art thérapie est de plus en plus reconnue aux États-Unis et au Canada également au niveau médical. 

Bienfaits

Place à l'expression créative

Place à l'expression créative

Photo: Alexandre Daubisse (2014)

Ce que l’art thérapie apporte avant tout c’est un relâchement ou plutôt un soulagement émotionnel. Elle permet d’exprimer ce qui ne peut l’être par les mots. Pour certains, il s’agit d’une thérapie qui apporte la résolution de problèmes antérieurs (toujours valables aujourd’hui). Si ces problèmes ne sont pas résolus, on entame alors un apprentissage à travers l’art thérapie. Celui de prendre conscience des problèmes et de les accepter afin d’apprendre à vivre avec.

Il ne faut pas pour autant s’attendre à des miracles dès la première session. Le patient s’engage dans une exploration de soi qui prend du temps pour être efficace, comme en psychanalyse. Cette recherche sur et de soi s’inscrit dans le moment présent. L’idée est de vivre dans le moment et de se rendre compte que dans le présent, tout va bien. 

Nathalie Brissette-Chenery est étudiante au Vancouver Art Therapy Institute (créé en 1982), l’un des plus anciens au Canada. Elle a toujours été intéressée par la psychologie mais se sentait parfois limitée dans sa capacité à aider les autres car la psychologie demande au client de verbaliser, ce qui n’est pas toujours possible compte tenu du bagage du client. Présentement, l’art thérapie lui permet d’aider des gens d’autres nations qui connaissent peu ou pas la langue anglaise. Cette forme de thérapie est l’expression de l’inconscient mis au jour sans jugement. Cela permet de valider des émotions, des sentiments liés aux expériences de la personne. C’est cela peut-être l’un des plus grands bienfaits de l’art thérapie.

Les sessions se dérouleront gratuitement le jeudi entre 19 h et 21 h du 30 octobre au 4 décembre 2014 à Regina. Pour y participer, il faut vivre le deuil d’un être cher et avoir besoin d’extérioriser ses émotions. Le thème de cet atelier sera Faire face au deuil par la création d’images.

Vous pouvez rejoindre Nathalie Brissette-Chenery au 306 537-3639.

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