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La vie des élèves du Conseil des écoles fransaskoises

Les Fransaskois obtiennent enfin une nouvelle école

Les Fransaskois obtiennent enfin une nouvelle école
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Jean de Dieu Ndayahundwa

Jean de Dieu Ndayahundwa

Jean de Dieu Ndayahundwa est le porte-parole du Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP) de Regina.
Crédit : Radio-Canada/Saskatchewan
Après plusieurs années d’attente et une entente de principe avec le gouvernement de la Saskatchewan qui tardait à se concrétiser, une nouvelle école primaire francophone verra finalement le jour dans la capitale provinciale.

« Je suis l’homme le plus heureux du monde, lance Jean de Dieu Ndayahundwa, représentant du Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP) de Regina. C’est quelque chose qu’on attendait depuis 2015 ! »

L’établissement se situera dans le nord-ouest de la ville, zone où résident 40 % des ayants droit selon une étude de 2016 menée par le CPIP. Il regroupera des salles de classe, une garderie et des espaces communautaires, constituant ainsi un centre scolaire-communautaire.

Un dénouement heureux

Le parent d’élève est d’autant plus ravi que le gouvernement s’est engagé à bâtir une nouvelle école flambant neuve. « Ce sera la première fois que le système scolaire francophone aura une école construite de A à Z pour répondre à ses besoins, se réjouit-il. Auparavant, on nous donnait de vieilles écoles à rénover que la majorité anglophone ne voulait plus. »

Selon le porte-parole des parents, la pandémie a aidé à donner le dernier coup de pouce. Dans le plan de relance du gouvernement provincial, 110 millions de dollars ont été mis sur la table pour les infrastructures scolaires, « ce qui n’aurait pas été investi en temps normal ».

Pour Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), partie prenante du dossier, c’est l’insistance dans les négociations qui a payé. « On n’a pas lâché. C’est beau à voir car c’est le fruit d’une action collective », résume-t-il, soulignant l’engagement de la communauté, des parents et des organismes comme l’Association canadienne-française de Regina (ACFR).

Un changement de mentalité ?

La confirmation de l’ouverture d’une nouvelle école à Regina intervient peu de temps après la décision historique de la Cour suprême du Canada le 12 juin dernier concernant la cause scolaire en Colombie-Britannique. Le vent aurait-il donc tourné en matière d’éducation française en milieu minoritaire ? « On espère vivement qu’on commence à agir de façon proactive plutôt que d’attendre à devoir se présenter devant les tribunaux, qu’on ait droit à des écoles équivalentes sans avoir à se battre », souhaite Ronald Ajavon.

« C’est une excellente nouvelle de voir que le gouvernement de la Saskatchewan honore l’entente de principe signée le 19 mars 2019, poursuit le directeur général du CÉF. On aimerait maintenant voir la même chose se reproduire pour Prince Albert et Saskatoon. » Selon l’entente signée entre le ministère provincial et le CÉF, la construction des trois nouvelles écoles de Regina, Prince Albert et Saskatoon doit démarrer d’ici 2025. « Mais il y a d’autres communautés qui en ont besoin comme Ponteix et Vonda », rappelle néanmoins le responsable.

Pour Denis Simard, président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), la relation entretenue avec le gouvernement en place est « une relation de confiance et de partenariat ». Aussi nourrit-il de grandes espérances pour Saskatoon et Prince Albert. « Il va falloir encore patienter, mais c’est un message de bon augure », estime-t-il.

D’autres attentes

À Prince Albert, la prudence est toutefois de mise. « Nous attendons toujours une nouvelle école, on reste sur nos gardes », insiste Christian Fure, directeur général de la Société canadienne-française de Prince Albert (SCFPA).

Un plan d’affaires pour convertir l’ancienne Académie Rivier en espace centre scolaire communautaire et citoyen a été remis fin janvier et est actuellement étudié par une firme externe, Colliers International. Un rapport devrait être rendu d’ici la fin du mois d’août. « Le gouvernement veut s’assurer que notre plan tient la route, ce qui est une démarche tout à fait normale. Mais c’est peut-être aussi un moyen de nous faire attendre un peu plus. N’oublions pas que nous sommes dans une année électorale », évoque Christian Fure.

La décision de la Cour suprême du Canada devrait toutefois aider. « L’argument selon lequel il n’y a pas l’argent pour respecter l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés ne tient pas la route. Ça va peser dans la balance », perçoit le directeur de la SCFPA, pugnace. « Il y a parfois de l’essoufflement et du découragement. Il ne faut pas baisser les bras et continuer à travailler jusqu’à obtenir gain de cause. »

Les détails du financement ainsi que l’échéancier concernant la construction de la nouvelle école à Regina ne sont pas encore connus. Jean de Dieu Ndayahundwa reste donc lui aussi prudent, le diable se cachant souvent dans les détails : « On ne veut pas une petite école. On veut des espaces qui répondent à tous nos besoins. Notre recours judiciaire [déposé en 2017] ne sera pas retiré jusqu’à ce que l’école soit construite », prévient-il.

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