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Élection fédérale : l’immigration francophone fera-t-elle l’unanimité?

Élection fédérale : l’immigration francophone fera-t-elle l’unanimité?

Les communautés francophones en situation minoritaire voient en l’immigration la clé de leur avenir. Voici un tour d’horizon des promesses et des positions des partis politiques sur cet enjeu.

Tous les partis fédéraux s’entendent pour dire que le français est en déclin à l’extérieur du Québec et que le poids démographique des francophones en situation minoritaire est en chute libre.

Dans la première semaine de la campagne électorale, la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) a demandé des engagements pour un plan de croissance de la francophonie canadienne. Une croissance qui «passe désormais presque entièrement par l’immigration», a-t-elle statué dans une vidéo sur YouTube.

L’organisme exige notamment une cible de 12 % d’immigration francophone dès 2026 et «un meilleur appui aux services d’établissement de langue française».

En entrevue avec Francopresse, la présidente de la FCFA, Liane Roy, confirme avoir discuté avec tous les partis politiques avant le déclenchement de l’élection : «On a eu une excellente réception sur le 12 %, mais on ne peut pas dire qu’on a d’engagement clair des différents partis. Les gens nous disent que ça va peut-être sortir dans leurs plateformes.»

Les cibles

Bloquistes, conservateurs, libéraux et néodémocrates ont tous encouragé le gouvernement à atteindre 12 % d’immigration francophone hors Québec en 2024, dans un rapport paru en 2024.

Les francophones devront toutefois attendre les plateformes pour connaitre les cibles proposées.

  • Bloc québécois

Le Bloc québévois n’a pas répondu à nos questions envoyées par courriel.

En 2019, le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, s’était prononcé en faveur d’une stimulation de l’immigration francophone hors Québec.

Dans sa plateforme électorale pour 2025, le Bloc ne mentionne pas le sujet, mais exige «que les communautés francophones minoritaires bénéficient des mêmes droits et des mêmes services dans leur langue que ceux dont bénéficient les Québécois d’expression anglaise».

  • Parti conservateur du Canada (PCC)

Le PCC n’a pas répondu à nos questions envoyées par courriel.

Pierre Poilievre a déjà reconnu qu’il fallait augmenter la cible d’immigration francophone hors Québec en entrevue avec Francopresse en 2023. «Je peux vous assurer que l’une de mes priorités sur la question de l’immigration, c’est davantage de francophones», avait-il déclaré.

Ne voulant pas faire de promesses sans «livrer la marchandise», il avait indiqué vouloir étudier les cibles pour voir ce qui était faisable.

Pour protéger la langue française au Québec, M. Poilievre s’est engagé le 26 mars dernier à transférer des pouvoirs en immigration temporaire à la province.

  • Parti libéral du Canada (PLC)

Sur son site Web, le chef libéral Mark Carney promet de «plafonner l’immigration jusqu’à ce qu’elle puisse revenir à sa tendance durable d’avant la pandémie».

«Nous aurons plus à dire sur nos engagements en matière d’immigration francophone dans notre plateforme», indique l’un des porte-paroles du PLC, Guillaume Bertrand, dans une réponse par courriel.

«Mark Carney comprend l’importance de la langue française et du dynamisme des communautés francophones à travers le pays. Il reconnait également le rôle essentiel de l’immigration francophone pour assurer leur croissance et leur vitalité. Nous sommes déterminés à soutenir les communautés francophones en situation minoritaire et à renforcer les initiatives qui favorisent leur développement», écrit-il.

  • Nouveau parti démocratique (NPD)

Le NPD n’a pas répondu à nos questions envoyées par courriel.

Dans sa plateforme pour l’élection de 2021, le parti parlait d’attirer «davantage de personnes immigrantes francophones dans toutes les collectivités», sans toutefois préciser de cibles.

  • Parti vert du Canada (PVC)

«Les objectifs fixés par la FCFA sont à juste titre plus ambitieux que ce que propose le gouvernement. Et le Parti vert soutient leurs objectifs», assure un porte-parole du Parti vert du Canada (PVC), Rod Leggett, dans une réponse par courriel.

Quelques rappels

En 2024, Ottawa a dépassé sa cible d’immigration francophone hors Québec pour la deuxième fois, après avoir mis 20 ans à atteindre la première.

Les cibles en admissions de résidents permanents d’expression française ont été fixées par le gouvernement libéral à 8,5 % en 2025, 9,5 % en 2026 et 10 % en 2027. La FCFA demande toutefois 12 % en 2024, et 20 % pour 2036.

Elle se base sur une étude réalisée par Sociopol qui conclut que ces cibles sont nécessaires pour – au minimum – rétablir le poids démographique des francophones en situation minoritaire.

Entre seuils et pourcentages

Liane Roy rappelle que tous les partis ont voté en faveur de la nouvelle Loi sur les langues officielles (à l’exception du député libéral Anthony Housefather) et que tout le monde était d’accord pour rétablir le poids démographique des francophones en situation minoritaire à 6,1 %, soit celui du recensement de 1971.

Ce projet, inscrit dans la Loi, engage le gouvernement à assurer une immigration francophone à l’extérieur du Québec, peu importe l’identité du parti politique.

Les partis libéral et conservateur parlent tous les deux de réduire l’immigration générale au Canada, et ce, en fonction des capacités d’accueil comme le logement et en santé. Il est toutefois entendu que la proportion des immigrants entrant au pays qui parlent français ne doit pas diminuer.

Cela dit, même si le pourcentage d’immigrants francophones demeure le même, les chiffres baissent avec les seuils.

«Si ça diminue, c’est sûr que les cibles, [le pourcentage d’immigrants francophones,] devront augmenter, prévient Liane Roy. Quand ils ont diminué les seuils il y a quelques mois, le ministre Marc Miller a quand même ajusté les cibles du côté francophone pour pas qu’on soit pénalisés. C’est important de garder ça en tête.»

Les programmes

Dans les dernières années, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a mis sur pied le Programme pilote pour les étudiants dans les communautés francophones en situation minoritaire et le Programme pilote d’immigration dans les communautés francophones.

Le premier facilite l’accès à la résidence permanente pour les étudiants francophones afin d’améliorer les taux de rétention dans les communautés. Le second a un objectif similaire, mais pour les travailleurs dans des régions rurales et éloignées.

Outre le PVC, aucun parti n’a encore dit s’il pérenniserait ou non ces programmes.

«Le Parti vert appuierait certainement les projets pilotes lancés par le gouvernement et leur maintien à long terme», confirme Rod Leggit par courriel. «Le Parti vert pense que le Canada devrait être plus actif pour faciliter l’entrée et l’intégration des candidats francophones qualifiés à l’immigration dans la grande famille canadienne.»

Controverse liée à l’immigration

Mark Carney a été la cible de nombreuses critiques lorsqu’il a invité Mark Wiseman, le cofondateur et président du lobby Initiative du Siècle, à siéger au Conseil sur les relations canado-américaines. Cette information a été rendue publique quelques jours avant le déclenchement de l’élection.

Ce lobby, qui plaide en faveur d’une population canadienne de 100 millions d’habitants d’ici 2100, notamment en augmentant les seuils d’immigration, suscite la controverse. Son plan a d’ailleurs été lourdement critiqué par des fonctionnaires d’IRCC.

En réaction à cette nomination, le porte-parole bloquiste en matière d’immigration, Alexis-Brunelle Duceppe, a rappelé sur X que le plan de l’Initiative du siècle en immigration ne parle pas de français.

Liane Roy affirme en entrevue que la FCFA ne s’est «pas beaucoup penchée» sur ce plan. «On va continuer à demander nos pourcentages, nos cibles à l’intérieur de tout ce qui touche l’immigration, dit-elle. Si on augmente la population en général, l’écart va augmenter si on n’a pas une immigration francophone.»

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Marianne Dépelteau – FrancopresseGhita Hanane

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