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Élimination des quotas de contenu télévisuel canadien

Un dur coup pour la production régionale

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5e Élément de la chaîne UNIS

5e Élément de la chaîne UNIS

Un groupe de participants à l’émission Le 5e élément, une série des Productions du Milieu pour la chaîne UNIS.
PHOTO: UNIS (2015)
En éliminant les quotas de contenu canadien à la télé durant la journée, le CRTC semble retirer son appui à la production régionale.

« On a été surpris sur le coup, admet le vice-président de l’Alliance des producteurs francophones du Canada, Jean-Claude Bellefeuille. Quel type d’opportunités est-ce qu’on aura ? On ne le sait pas, on n’a pas d’interlocuteur pour répondre à nos questions. »

Le 12 mars le président du CRTC, Jean-Pierre Blais, a annoncé que l’organisme éliminera l’obligation de diffuser un minimum de 55 % de contenu canadien avant 18h00 et après 23h.

« Aberrant ! » C’est la réaction sans équivoque du président de la Fédération culturelle canadienne-française, Martin Théberge. « Ces changements vont à l’encontre de ce qui devrait être fait. Il y aura moins de contenu canadien pour les francophones, dénonce le président de la Fédération. Les décisions sont basées sur le marché et les cotes d’écoute. On va se retrouver avec davantage de référents américains et européens. L’embauche d’auteurs, de réalisateurs et de producteurs de chez nous va aussi diminuer. Des gens vont perdre leur emploi et des entreprises ne survivront pas. »

La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne est également préoccupée. « Le CRTC dit vouloir miser sur les dépenses en production d’émission canadienne plutôt que sur le nombre d’heures diffusées, explique Marie-France Kenny, et favoriser ainsi la qualité plutôt que la quantité. Il essaie de nous convaincre que moins c’est mieux. »

Même au Québec le milieu culturel s’inquiète d’une perte de développement identitaire, comme le souligne Jean-Claude Bellefeuille. « L’Union des artistes du Québec en a parlé et c’est la première fois aussi qu’on entendait ce discours identitaire de la ministre de la Culture. Le CRTC ne fait pas de nuances entre le marché francophone et anglophone. C’est comme si on disait : abolissons la Loi sur les langues officielles et appuyons-nous sur la bonne volonté des Canadiens. C’est inquiétant.

Les crédits d’impôt : essentiels,

sauf qu’en Saskatchewan…

« Si le fédéral éliminait ses 12 millions annuels pour la production, signale Jean-Claude Bellefeuille, ce serait catastrophique, tout comme la fin des crédits d’impôts. » D’ailleurs, la Saskatchewan a mis fin à ses crédits d’impôt en 2012. Deux ans plus tard, le bilan est très sombre pour l’industrie. « L’équilibre est fragile, préoccupant. On peut être en alerte, mais on ne doit pas crier au loup. Il y a encore des possibilités et ça peut nous rendre fébriles. »