Un assaisonnement culturel
Cette année, le Conseil culturel fransaskois (CCF) fête ses cinquante ans. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis sa création.
On pose souvent la question : c’est quoi la culture ? À quoi bon la culture fransaskoise dans nos communautés submergées par l’anglais ? Et quand il y a des coupes budgétaires, la culture en prend généralement pour son rhume.
Voici une comparaison, peut-être boiteuse, mais une comparaison quand même : je vais vous comparer la communauté fransaskoise à un bol de soupe.
Dans ce bol, on met des légumes, les éléments constitutifs de notre communauté : des écoles, des centres communautaires, des aînés, des jeunes, des femmes, des familles, des églises, des entreprises, des services en français, des archives, un journal, une radio communautaire, Radio-Canada, des nouveaux arrivants, etc. Le bouillon qui englobe le tout, c’est la langue française.
On goûte la soupe, mais il manque quelque chose. La communauté a besoin d’une expression d’elle-même, celle de son plaisir d’être.
Ajoutons donc des assaisonnements : une pincée de sel, une pincée de poivre et différentes épices. Eh bien, dans la communauté, ce goût rehaussé nous vient des assaisonnements que sont les différentes facettes de la culture : nos artistes, nos spectacles, nos festivals, nos activités de toutes sortes, la chanson, la danse, la musique traditionnelle, la musique classique, le jazz, la peinture, la sculpture, le cinéma, la littérature, l’artisanat, les artistes émergents, la culture francophone du monde entier…
Sans la culture, la langue et la communauté ne peuvent aller bien loin. On aura beau avoir des écoles, s’il n’y a rien en dehors pour soutenir le bain de français que l’on donne à nos jeunes, l’avenir s’annonce plutôt noir.
Et l’inverse est également vrai : pour que la culture puisse s’infiltrer dans nos vies, il faut des infrastructures et des activités pour lui permettre de mettre ce que nous appelons cette « joie de vivre des Fransaskois ».
Dans un contexte où il faut toujours être au front pour obtenir, améliorer ou conserver nos acquis, il est facile d’oublier de « prendre du bon temps », comme l’expression cajun le dit.
La culture, c’est ce qui nous permet de nous libérer de nos émotions, de prendre un repos, de laisser filer notre créativité, de nous exprimer, d’assurer une continuité intergénérationnelle, de créer un monde meilleur.
Souhaitons encore de nombreuses années au Conseil culturel fransaskois dans cette longue marche de la créativité culturelle !
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Michel Vézina
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