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Coup d'oeil sur le monde

Francophone chez-soi et dans le monde

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Mars était le Dieu de la guerre dans la mythologie romaine. C’est aussi le mois que l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a choisi pour célébrer la présence française dans le monde. On peut y voir un certain symbolisme, car c’est au prix d’une lutte constante que l’on parvient à préserver sa langue.

Cette initiative de l’OIF donne une dimension planétaire à la francité, ce qui est d’une valeur inestimable pour toute communauté minoritaire isolée. Elle lui confirme que sa langue maternelle n’est pas une excroissance insolite dans le paysage sonore, mais qu’elle fait partie d’un ensemble beaucoup plus grand, qui dépasse ses frontières. Bref, un ensemble qui soit à la mesure de la planète que nous habitons.

Aux côtés de l’anglais, du russe, de l’espagnol, de l’arabe et du chinois, le français est l’une des six langues que les Nations-Unis célèbrent. Des 193 états membres, 38 communiquent en français avec l’ONU.

Le sentiment d’isolement peut alors faire place à cette sensation d’appartenir à une grande famille qui participe à la vie planétaire sous toutes ses facettes.

Récemment, la ministre fédérale du Développement international et de la francophonie, Marie-Claude Bibeau, faisait état des grandes priorités de son ministère dans le cadre des célébrations de la francophonie. Défense des droits de la personne, des droits des femmes, lutte au terrorisme, changement climatique, assistance aux pays vulnérables sont parmi les préoccupations qu’elle a exprimées. Tout un projet de société, en somme.

Mais les rapports humains étant ce qu’ils sont, l’affrontement fait partie de la vie. L’essor du français n’y échappe pas. L’histoire abonde en pages et chapitres qui relatent les luttes menées au nom de la francophonie pour assurer sa capacité de participer à l’évolution du monde.

Cette lutte, le citoyen la mène souvent lui-même. C’est sur sa victoire quotidienne que peut s’asseoir l’État qui se revendique du monde francophone. C’est son effort constant pour protéger et développer sa langue qui édifie pièce par pièce ce grand ensemble planétaire

La dernière initiative de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC) s’inscrit dans cette mouvance. Elle veut aider les familles dont un des parents est de langue maternelle anglaise à transmettre le français aux enfants.

L’ACFO de Hamilton

Autre initiative intéressante, celle de l’Association canadienne-française  de l'Ontario (ACFO) – Régionale de Hamilton. Elle avait adopté sept résolutions en 2014, dans le cadre des célébrations de mars. Elle ne sollicitait aucun gouvernement. Non, elle interpellait le citoyen en touchant sa fibre française; rien de compliqué, mais qui demandait quand même un effort responsable.

 L’ACFO de Hamilton recommandait d’utiliser tous les services en français offerts par les gouvernements, de soutenir des services en français sur les réseaux sociaux et de s’y exprimer en français, de connaître les organismes francophones du voisinage, de choisir le français aux guichets automatiques et autres services informatisés, de participer à la vie francophone et, enfin, de faire du bénévolat, toujours dans la langue de Molière.

Ce ne sont pas de grands énoncés ronflants ou verbeux, mais du concret. Appelons-les les Sept résolutions de la sagesse. Les mettre en pratique rendrait le français manifeste au gouvernement, dans les commerces, les communications et dans l’action communautaire. Sept petits gestes à la portée de tous…

Sept, c’est aussi le nombre de notes de la gamme diatonique. Si en se manifestant de la sorte, la francophonie canadienne faisait résonner le plus beau des accords dans le grand concert planétaire… Pour faire oublier, par exemple, les commentaires désobligeants à l’endroit des francophones du Nouveau-Brunswick que CBC a reçus, et que le juriste Michel Doucet a dénoncés début mars.

J’ai commencé cette chronique en évoquant la guerre et les Romains. Je préfère vous laisser sur ce dicton. «En mars, les giboulées sont la bataille que le printemps finit toujours par gagner». 

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