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S'exprimer autrement
Cette chronique, en collaboration avec La Cité universitaire francophone,  offre des textes dont les auteurs ont en commun d’avoir choisi le français comme langue seconde.

Nos élèves qui façonnent le monde: Evan Pelchat

Nos élèves qui façonnent le monde: Evan Pelchat
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« Je suis un finissant de 2010 à l'école Notre-Dame-des-Vertus à Zenon Park. Pour être plus précis, je suis le premier finissant qui complété toute sa scolarité à l'école francophone de Zenon Park. J'étais aussi le seul finissant cette année-là. Mes parents se sont rencontrés au Collège Mathieu. L'éducation en français, langue première, a toujours été une priorité pour moi. Dans une école de 40 à 60 élèves, quelquefois la vie sociale à l'extérieur suscitait notre intérêt, mais venant d'une famille où la fierté de parler français était bien en évidence à travers les générations, j'étais convaincu d'avance. Mes parents et mes grands-parents, nous avions tous construit cette identité francophone; nous avions une bonne idée de ce que nous voulions.

Jeune, je n'avais vraiment pas en tête le projet de devenir enseignant. En 12e année, je m'intéressais à poursuivre mes études en français, mais je ne savais pas que j'allais le faire en Saskatchewan. Plusieurs membres de ma famille œuvrent dans le secteur de l'éducation et j'ai eu de bonnes expériences auprès de mes enseignants du Conseil des écoles fransaskoises qui m'ont vraiment encouragé à explorer cette voie. Je me suis inscrit à l'Université de Regina au baccalauréat en éducation quelques semaines avant la date limite et c'est en entamant mes études que j'ai découvert que cela m'intéressait vraiment. Je me disais que j'allais peut-être retourner enseigner à Zenon Park et je savais qu'il y avait une grande demande pour les enseignants francophones qualifiés. Après avoir rencontré ma future femme à l'Université de Regina, mes plans ont pris une autre tournure et ont mis Regina dans ma mire. J'ai eu le bonheur de recevoir la bourse d'études du CÉF qui m'a amené à travailler deux ans à l'école Ducharme et maintenant à Regina. Obtenir la bourse a aidé à me convaincre du mérite de venir travailler au Conseil des écoles fransaskoises.

Présentement, j'enseigne les mathématiques et les sciences, majoritairement aux élèves de 9e et 10e années au Pavillon secondaire des Quatre Vents de l'école Monseigneur de Laval. Les enseignants sont toujours un peu un mystère pour les élèves. Ils sont curieux de savoir d'où nous venons. On existe à l'école, mais ils ne savent pas trop comment on existe à l'extérieur. J'œuvre parmi des élèves qui vivent la même expérience que moi j'ai vécue. Ils vont à l'école francophone et vivent en milieu minoritaire. Je me sens chez moi ici. Cela fait revivre en moi de beaux souvenirs de mes propres expériences d'apprentissage. 

L'occasion que les élèves ont de rencontrer des jeunes de partout dans la province, c'est merveilleux à voir. Je sens que les élèves apprécient notre système scolaire, le fait qu'on existe. Ils valorisent notre travail. Oui, c'est une « job », mais c'est aussi une passion qui me permet de réaliser mes désirs, mes aspirations, de contribuer aux changements positifs dans le monde, d'influencer les élèves et d'en voir l'impact. Je suis un produit du CÉF et je forme les futurs finissants du CÉF. Il y a une certaine fierté; une certaine responsabilité sur mes épaules. Je souhaite qu'ils puissent avoir une aussi belle expérience que j'ai eue. Peut-être voudront-ils un jour inscrire leurs enfants à notre école. Je constate avec bonheur le fruit du travail de mes collègues et du mien. C'est un peu notre devoir comme enseignants de veiller à susciter chez les autres le souhait de nous emboîter le pas. »

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