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La FCCF : incontournable plaque tournante

Éric Dubeau livres ses impressions après 5 ans à la barre de l'organisme

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Éric Dubeau en compagnie de Catherine Carleton, directrice générale d’Orchestres Canada, à la Journée des arts de la Coalition canadienne des arts.

Éric Dubeau en compagnie de Catherine Carleton, directrice générale d’Orchestres Canada, à la Journée des arts de la Coalition canadienne des arts.

(Photo : Coalition canadienne des arts)
Le directeur général de la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) depuis cinq ans termine son mandat en juillet. Éric Dubeau fait le point sur la situation des arts et de la culture au Canada.

« Drôle de conjoncture », résume Éric Dubeau, de la situation qui existait lorsqu’il est devenu directeur général. « En 2009, le gouvernement avait annoncé toute une série de coupures qui ont vraiment brassé le secteur des arts et de la culture. Le secteur était vulnérable, on sentait qu’on n’était pas nécessairement bien outillés pour mesurer son impact.

« Paraît la première publication du Conference Board du Canada qui parle de l’impact économique du secteur des arts et de la culture au Canada, au plan du PNB. C’était vraiment la première fois depuis 30 ans que le secteur pouvait se doter de ce genre de vocabulaire pour vendre sa salade. »

Auparavant, on parlait des arts et de la culture de façon qualitative, rappelle le détenteur d’une maîtrise en politique publique, en administration et en droit à l’Université York.

« On parlait de la contribution des arts et de la culture à notre qualité de vie. On parlait en terme d’identité, ce que cela apportait à la viabilité de nos communautés de langue officielle. Ça, on le savait. Mais on n’avait pas forcément l’habitude de dire que les arts et la culture, c’est 600 000 emplois au pays,  plus que le secteur de l’automobile. C’est un gros joueur économique qui contribue à la santé économique du pays. »

C’est aussi en réaction aux coupures fédérales qu’est née la Coalition canadienne des arts. En établissant un pont entre le Québec francophone et le Rest of Canada, la FCCF a contribué à la fondation de ce regroupement informel des principaux acteurs francophones et anglophones.

« L’idée était de se brancher, de mieux positionner le secteur auprès du gouvernement fédéral », indique Éric Dubeau qui, avec Catherine Carleton, une collègue de l’anglophonie canadienne, a accepté de co-présider la Coalition. « On se disait que, dans la foulée des coupures, ces gens-là ne se rendaient pas compte de ce qu’ils étaient en train de faire. »

« Cinq ans plus tard, j’ai l’impression que le secteur des arts et de la culture est beaucoup mieux positionné auprès du fédéral. On est perçu non seulement comme un secteur de revendication, ce que nous sommes parce qu’on n’a pas froid aux yeux et on n’a pas peur de dire les choses comme elles sont. Mais aussi comme un interlocuteur incontournable et crédible. On fait appel à nous. On nous pose des questions avant d’entreprendre des coupures, avant d’annoncer des décisions. »

De toutes les réalisations de la FCCF en cinq ans, la Feuille de route sur les langues officielles du secteur arts et culture figure parmi les plus importantes. Surtout que lors de son renouvèlement en 2013, on a ajouté une nouvelle stratégie d’accès aux marchés pour les artistes des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Pas une mince affaire, assure le directeur général, d’obtenir un nouvel investissement durant une période de compression budgétaire.

Éric Dubeau termine son mandat sans savoir ce que lui réserve l’avenir côté professionnel. Il compte tout de même renouer avec son côté artistique. L’auteur-compositeur-interprète franco-ontarien lancera un nouvel album cet automne.

« L’organisme continue même si le leadership change. Les dossiers ont été menés à bon port. Il y a une nouvelle planification stratégique en place, un financement stable propice à un changement de garde. Une base solide a été établie pendant de nombreuses années. La FCCF, c’est 22 membres qui font un travail exceptionnel au jour le jour. On a une gouvernance bien établie, une bonne équipe en place. On a un organisme qui est extrêmement bien positionné. »

L’assemblée annuelle de juin a permis l’élection d’un successeur à Marie-Claude Doucet à la présidence de la FCCF. Martin Théberge détient un baccalauréat en administration à l’Université du Nouveau-Brunswick. Il est le directeur général de la Fédération culturelle acadienne de la Nouvelle-Écosse.