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L'Apostrohe, chronique de Frédéric Dupré

Dire OUI aux autres,
 sans dire NON à soi

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Illustration : Francine Proulx-Kenzle

« Lorsque vous dites oui aux autres, faites-en sorte de ne pas dire non à vous-même ».  

Quelle sagesse dans cette simple phrase de l’auteur brésilien Paulo Coelho !

Je vous écris cet article à partir de Montréal où je suis en laboratoire avec une douzaine de personnes pour expérimenter le « Mouvement vers l’esprit communautaire ». J’espère que ceci vous fait sourire et que vous comprenez la pertinence de cette formation pour moi, dans le moment présent. 

Une des perles recueillies ces derniers jours dans cette formation est reliée au fil conducteur que je veux tisser dans cet article : « comment dire oui aux autres sans dire non à soi. »

Ces derniers jours, j’ai pris conscience du besoin d’équilibrer la confiance que je fais aux autres (dire oui) avec la confiance que j’ai envers moi-même. Le choix de maintenir cet équilibre implique toute une façon d’être.

Voici les questions que je me pose : comment puis-je assurer une place à ma petite voix intérieure qui est là pour me guider ? Comment l’accueillir et y répondre sans crainte, sans me sentir coupable ?

Faire une place à sa voix intérieure

Nous sommes des êtres qui préférons « faire » à « être », n’est-ce pas ? Notre quotidien est souvent bombardé par nos responsabilités à combler, soit au niveau du travail, de notre famille, ou encore de nos engagements divers. On a beaucoup de choses à faire ! Toutes ces choses à faire font beaucoup de bruit dans notre environnement interne. Tellement que notre petite voix intérieure est étouffée et ne se fait pas entendre. 

Une belle façon de faire de la place pour entendre ma petite voix intérieure est de me donner du temps pour « être ». Car dans ce temps privilégié, le bruit est diminué en utilisant l’outil qui me convient le mieux sur le moment, soit la méditation, l’écriture ou même le silence.

Ouf, j’avoue que cela n’est pas facile… Mes réunions ou exécutions de travail ont souvent une haute priorité dans mon quotidien. Sauf que, je réalise une chose : si je ne prends pas soin « d’être », ou autrement dit, si je ne prends pas soin de « mon être », je vais moins bien « faire ». 

Donc, je fais de mon mieux pour programmer du temps dans ma semaine pour prendre soin de « mon être » en bloquant du temps d’avance dans mon agenda, avant qu’il ne soit rempli de toutes sortes de priorités externes. J’en vaux la peine !

Accueillir

Euh, qu’est-ce qui arrive quand je fais de la place pour accueillir ma voix intérieure… et rien ne se passe ? Ça arrive. C’est à ce moment que le lâcher-prise est important comme choix d’approche. Je me donne la permission de mettre de côté le contrôle que j’aime exercer. Aussi, quand j’entre dans cet espace pour « mon être », je fais de mon mieux pour me défaire de mes attentes. Je mets l'accent sur ce qui m’apporte de la joie et sur ce qui m’anime de manière positive. Ceci m’aide à reconnaître mes besoins.

Répondre

Accueillir ma voix intérieure, c’est aussi prendre le risque d’ouvrir un dialogue intérieur en me disant : «J’écoute… ». Oui, je me parle ! Qui d’autre est mieux placé que moi pour connaître mes besoins, mes aspirations, et mes valeurs ? 

Oui ou non ?

Comment dire oui aux autres sans dire non à soi…

Si une demande extérieure me prend par surprise, je peux choisir d’y réagir en disant « Merci de me demander, laissez-moi y réfléchir. » Cela me donne le temps pour me mettre en dialogue avec ma petite voix intérieure. Ceci fait preuve de respect pour soi, et pour la personne qui fait la demande. Pourquoi me mettre dans une situation inconfortable en répondant trop vite « oui » et devoir ensuite me désister ? Le réflexe de dire oui sans y réfléchir peut avoir des conséquences néfastes pour tous, telles la culpabilité et la déception.

Enfin, en pratiquant l’écoute de sa petite voix intérieure, on apprend à mieux se connaître. Il sera plus facile de répondre à des demandes extérieures par un « oui » si le projet résonne avec son « être ». Et de répondre par un « non » s’il y a une déconnexion avec ses besoins, ses aspirations et ses valeurs. Quelle belle façon de prendre soin de sa santé mentale !

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