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L'Apostrohe, chronique de Frédéric Dupré

Heureuse chronique d’une mort annoncée…

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Il y a des disparitions qui font plaisir. Une mort annoncée peut nous réconforter et nous inspirer à anticiper le renouveau. J’espère ici vous motiver à trouver les moyens pour contribuer à cette mort imminente qui ne peut que nous soulager et engendrer un avenir plus durable. 

Il y a des dépendances qui nous grugent petit à petit et qui rendent notre vie de plus en plus chaotique et insensée. Pourtant, nous maintenons nos habitudes et perpétuons le vice. Des recherches ont démontré que les dépendances aux drogues ne seraient pas tant dues à la drogue elle-même mais davantage au contexte psychosocial du « drogué ». Ainsi, deux personnes ayant des expériences sociales profondément différentes vont développer une dépendance différente à la même drogue.

Il y a des drogues de civilisation qui créent une dépendance si forte que s’en défaire ébranlerait les fondations sociales. Une « drogue » qui ne crée pas de dépendance par elle-même, peut, dans un contexte favorable, alimenter un système qui ne pourra plus fonctionner sans sa petite dose quotidienne. Ce système va ainsi se reproduire même s’il contribue directement à la destruction de l’environnement au sein duquel nous bâtissons notre avenir. Une absurdité bien connue. 

Depuis presque deux siècles, des entrepreneurs ont commencé à faire des profits mirobolants grâce à la production d’une dépendance pour une ressource qu’ils ont su s’approprier partout où elle existe sur terre. Leur réussite a permis l’accélération du moteur économique et installé une profonde dépendance systémique. Leur contrôle de l’approvisionnement et de la distribution de cette ressource, devenue indispensable tant notre dépendance est profonde, leur a conféré un pouvoir inégalé, tant sur le plan financier que géopolitique. Les deux étant bien sûr imbriqués dans le capitalisme.

Aujourd’hui, ce pouvoir est en déclin et, heureusement, sa mort est annoncée sur de nombreuses tribunes à l’échelle de la planète. Une prise de conscience émerge enfin sur les effets dévastateurs de cette dépendance sur notre biosphère, notre air, notre eau, notre climat, en fait sur notre capacité comme espèce à survivre. Nous avons altéré dramatiquement le climat planétaire, provoquant des effets catastrophiques. Le péril est dans la demeure sans aucun doute et les causes principales sont maintenant bien connues et reconnues. 

À ce point-ci, vous avez probablement compris que c’est de notre dépendance aux énergies fossiles dont je parle. Un mouvement international, tant politique, économique que technologique, s’organise pour hâter notre libération de l’ère pétrolière.

L'Organisation des Nations unies a encouragé, tout dernièrement, les pays à cesser de subventionner l’industrie pétrolière. Les raisons de perpétuer cette dépendance tiennent seulement par un fil. Des énergies alternatives, renouvelables, sont maintenant disponibles à prix raisonnable et laissent entrevoir un avenir économique, environnemental et social beaucoup plus prometteur. Mais n’en doutez pas, les agents du pouvoir pétrolier veilleront à défendre leur intérêts.

Au bout du compte, bien que nous ne puissions changer tout un système, c’est nous les consommateurs drogués au pétrole qui feront nos choix pour accélérer ou non cette mort inéluctable de l’ère pétrolière.

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