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CHRONIQUE JURIDIQUE

Centre Info-Justice Saskatchewan

 

Pas touche aux moutons !

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Le lac Last Mountain, au sud de la Saskatchewan, c’est un peu comme Noël pour un enfant pour un ornithologue au mois d’octobre. Un événement attendu depuis des mois. Car de nombreux oiseaux viennent y trouver une halte bien méritée en période de migration.

Les yeux dans les jumelles, je balaye l’horizon en quête de l’espèce rare qui embellira ma journée – et qui ne suscitera aucune réaction chez mes proches. Tout à coup, je tombe sur un élevage… de moutons !

Plus habitué à voir des bovins que des ovins, je reste en leur compagnie le temps que la nostalgie des prés salants du Mont Saint-Michel vienne m’enlacer. Un mouton retient mon attention : plus poilu, la langue pendue et avec un collier autour du cou… Mais qu’est-ce qu’un chien fait avec eux ?

Protecteur de troupeaux, depuis la nuit des temps

Chien de grande taille, fortement charpenté, à poils longs et robe blanche, il est mentionné dans des écrits de Gaston Fébus, prince et poète pyrénéen du 14e siècle. C’est entre la France et l’Espagne que l’histoire a commencé pour ces chiens appelés communément « patous », dérivé du mot « pastre » qui veut dire berger.

Leur mission est simple : défendre les troupeaux et les familles de paysans contre les attaques d’animaux sauvages. En 1675, Madame de Maintenon, découvre le chien de montagne des Pyrénées. Sous le charme, elle décide d’en ramener un à Paris qui fera l’unanimité à la cour du Roi Soleil, recevant au passage la noble distinction de « chien royal ».

Aujourd’hui, les rois sont en sécurité mais les moutons restent toujours à la merci des prédateurs. L’utilisation des chiens de protection n’est plus à démontrer et la pratique s’est généralisée. Pour autant, l’éducation n’en reste pas moins un art.

Pour mener à bien sa mission, il faut que le chien se pense mouton. Dès son plus jeune âge, on place le chiot avec les moutons pour qu’il les considère comme sa famille et vice versa. Dur de ne pas succomber devant ces chiens magnifiques qui ont l’air aussi dociles que des pelotes de laine. Sauf que, si attaque il y a, cet étrange mouton aura les armes et l’instinct naturel de protéger les copains.

Protections naturelles

Devant l’augmentation de la prédation (principalement du coyote) sur les moutons en Ontario, le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales conseille aux éleveurs d’avoir recours à des gardiens de moutons.

En outre, de plus en plus d’éleveurs utilisent des ânes pour garder leurs moutons du fait de leur coût modique, de leurs besoins en entretien minimes et de leur compatibilité avec les autres méthodes de lutte contre les prédateurs. Là où les patous restent aux croquettes, les ânes consomment les mêmes aliments que les moutons. Un avantage pour les éleveurs, qui bénéficient aussi de la longévité de ces gardiens promettant 10 à 15 ans de protection. L’étude Ontario Predator Study a d’ailleurs indiqué qu'environ 70 % des ânes utilisés avaient été évalués comme offrant un excellent ou un bon service de protection du troupeau.

La plupart des producteurs d'ovins s'entendent pour dire qu'il n'existe pas une seule méthode de lutte contre la prédation. Qu’importe le gardien, puisse le silence des agneaux perdurer.

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